Chapitre 35 - Rentrée des classes


Ce matin, Yves s'est levé tôt, car il va se rendre tout à l'heure, pour la première fois, à sa future école d'hôtellerie, à Namur, qu'il avait visitée avec sa mère et où il est à présent inscrit.

Il prépare donc sa valise, car il est interne pour la semaine, et il rentre en principe chaque weekend, sauf certains où il sera « de service » au restaurant : ces fois là, il restera une quinzaine sans rentrer au bercail !
Céline n'aime pas trop être ainsi privée de son « petiot », même si celui-ci grandi beaucoup, mais heureusement, une lettre de Ray l'a avertie qu'il sortirait bientôt : elle sera alors moins seule dans la grande maison...

Ce dimanche est donc à marquer d'une pierre blanche, puisqu'elle conduit « son fiston » à Namur. En route, Yves donne le change en bavardant comme une pie... mais sa mère qui le connait bien sait qu'il est nerveux pour cette rentrée. On le serait à moins, bien sûr, car quel changement d'un coup : plus à la maison, internat toute la semaine, école supérieure tout ce qui a de plus sérieux : Yves est impressionné !


Arrivé à Namur, l'auto a escaladé la Citadelle et ils se sont présentés à l'accueil de la fameuse « Ecole Hôtelière Provinciale de Namur », où ils ont été accueillis avec beaucoup d'égards au « Château », le restaurant de l'école, là où un drink a été servi aux parents des nouveaux arrivants dès après le discours d'accueil du directeur. Ce sont des élèves de troisième année qui font le service : ceux-là même qui serviront de « parrains » (ou « marraines », car il y a aussi des filles, bien sûr) aux étudiants de première année.
Ainsi, Yves sait déjà que l'un de ces garçons charmants qui les servent sera sans doute son compagnon de chambre...
Il se mets donc à les dévisager les uns après les autres, en trouvant plusieurs «  à son goût ». Mais il ne sait pas encore comment sera ce gars. « Pourvu qu'il ne soit pas trop coincé ! » pense-t-il.

C'est à ce moment qu'un beau et grand gars blond s'approche d'eux et se présente :

- Bonjour madame, bonjour Yves, je pense ?
- Heu oui... comment me connais-tu ?
- Je m'appelle Phil, et je serai ton compagnon de chambre, et aussi ton « parrain » durant cette année. Nous avons vu les photos de nos « filleuls » pour pouvoir les accueillir plus facilement. Ca va ?
- Oui, merci, Phil. Je suis enchanté d'être ton filleul !
- Et moi d'être ton parrain, répond Phil avec un grand sourire. Et vous, madame, comment trouvez-vous notre école ?
- Eh bien, mon garçon, je la trouve de plus en plus sympathique ! sourit Céline. Je suis enchantée de voir que ce sera vous qui serez un peu « l'Ange Gardien » de mon cher fils !
- Je ferai de mon mieux pour l'aider, madame, c'est promis !
- Merci Phil, je pense que vous êtes un brave garçon.
- Merci madame, mais s'il vous plaît, dites-moi « tu »...
- Mais bien sûr ! Je suis très contente que tu aides mon fiston à s'y retrouver dans cette grande école qui pourrait faire un peu peur. Peut-on voir les chambres ?
- J'allais vous le proposer, madame. Je peux vous montrer où Yves et moi nous habiterons et travaillerons en commun.
- C'est parfait ! Va vite chercher ta valise dans la voiture, Yves : voici la clé.

Et pendant qu'Yves récupère sa valise, Céline pose encore quelques questions d'ordre pratique à Phil, de façon à se rassurer tout à fait : son fils sera en de bonnes mains !


A présent, Phil et Yves sont installés dans cette chambre qui leur a été allouée, et font plus ample connaissance. Le premier raconte au second qu'il a un petit frère de son âge à peu près, Claude, et qu'il aime beaucoup celui-ci. Yves lui réplique qu'il est enfant unique, mais qu'il a un cousin un peu plus âgé que lui, et qu'il est comme un frère pour lui, car ils se voient très souvent. Il raconte à Phil ses récentes vacances en Provence, en se gardant bien de préciser le genre de relations qu'il a entretenu avec Benjamin : « ce Phil ne serait sans doute pas capable de me comprendre... » pense-t-il. Il lui faudrait cependant voir à l'avenir de quel bois se chauffait ce grand gars qui lui plaisait déjà car joli garçon, fort à son goût ! Il était sans doute « bien tombé » songeait-il...

- Tu as l'air rêveur, Yves ? Pas le cafard quand même ?
- Non non, rassures-toi, Phil... Ta compagnie est trop agréable pour ça !
- Tu es trop gentil ! Mais j'espère qu'on va vraiment bien s'entendre, tous les deux. Ce sera tellement plus agréable, non ?
- Oh, tu sais, moi je ne demande que ça, car un « grand frère » m'a toujours manqué, malgré mon cousin Pierre.
- Eh bien, comme j'ai l'habitude d'être un grand frère pour Claude, j'essayerai d'être aussi le tien, ok ?
- Oh oui, Phil, merci...

Les deux garçons sont donc contents de leur journée et ne tardent pas à se coucher, chacun dans son lit respectif, bizarrement cimentés au sol, et séparés par deux tables de nuit identiques. Deux gardes-robes et deux bureaux face-à-face complètent l'ameublement sans luxe, mais efficace. Un cabinet de toilette attenant à la chambre, avec deux éviers, rend les choses plus pratiques, tandis que les douches sont un peu plus loin dans le couloir. Rien ne manque ici pour le confort, quoique sans luxe.

Les garçons se sont couchés, et la fatigue semble avoir rapidement raison d'Yves dont la respiration régulière fait penser à Phil qu'il dort déjà... lui permettant, à lui, d'évacuer son stress de la journée en se branlant vigoureusement dans son lit.

Mais Yves ne dort pas et les légers gémissements de plaisir de son compagnon ne lui ont pas échappé...
Dès que Phil dort, il peut enfin se libérer, lui-aussi, de toute cette pression du premier jour en se branlant à son tour... tout en rêvant qu'un jour ce soit avec la complicité de son nouvel ami !