La pluie redouble d'intensité lorsque nous arrivons dans la cour de mon immeuble et, malgré les quelques mètres pour franchir le porche, elle nous transperce plus encore que nous ne l'avons été à CREPIEU la PAPE. Nous en rions tandis que, dans la belle montée d'escalier, je dis à Pierre qu'un serviteur vietnamien, réfugié politique ramené naguère d'ASIE par mes parents, demeure auprès de moi ..... mais qu'il n'y a rien à craindre de cet homme super-dévoué et discret, prénommé Hi.
C'est d'ailleurs lui qui vient nous ouvrir en kimono bleu et, après une grande courbette, nous conseille d'aller prendre une douche et de lui laisser nos vêtements à faire sécher et à repasser. Comme j'opine du chef, il conduit mon hôte à la salle de bains qui jouxte l'ancienne chambre de mes parents, alors que je me rends à la mienne.
Passant rapidement sous l'eau chaude et me parfumant légèrement, je me contemple quelques instants nu devant la glace avec une certaine satisfaction de mon corps, puis enfile un slip blanc a poche, moulant bien mes atouts, et un peignoir, lui aussi de coton blanc. Ces ablutions achevées, je vais au petit-salon où, en dépit de la saison printanière, Hi a allumé un feu dans la cheminée monumentale et déposé sur une table basse le nécessaire pour un thé chaud accompagné de petits fours.
Frappant doucement à la porte, Hi fait pénéter Pierre dans la pièce et referme l'huis derrière lui, nous laissant seuls.
Sur un signe de ma main et encouragé par mon plus merveilleux sourire, l'homme vient s'aseoir sur un canapé à mes côtés et profite de ce que je suis courbé afin de remplir les tasses pour étendre un bras derrière moi et m'enserrer contre lui dès que je me redresse.
Nous buvons en silence, goûtant à ce moment de calme intimité, frémissant en ce qui me concerne au contact des doigts de Pierre qui caresse une de mes joues de sa main libre.
Puis, posant les tasses vides sur la table, le bo-quadra - qui est habillé du même peignoir blanc que le mien - se met à genoux sur le tapis moelleux qui borde le sofa, ecarte mes cuisses pour se placer bien contre moi, prend ma tête entre ses mains et m'embrasse comme il l'avait fait sur les rives du Rhône.
Mais cette fois-ci, le baiser n'est pas interrompu par l'orage qui continue de gronder au dehors. Il est plus sensuel aussi car je suis plus habile avec mes lèvres et ma langue.
Nous vibrons intensément à cet acte d'amour et, si la position de mon amant en devenir ne me permet d'apprécier l'état de son sexe, je peux naturellement songer qu'il est aussi tendu que le mien dans mon slip humidifié de mouille.
Je ne sais combien de minutes nous restons à méler ainsi nos salives aromatisées au thé, mais cette communion est divine.
Et lorsque Pierre me fait basculer, allonger sur le canapé, sa bouche ne décolle pas de la mienne.