A mon réveil, Pierre est déjà parti mais, sans aucun doute, depuis peu : sur mon lit et mes fesses sont demeurées les traces de sa présence récente.
Après tout et suivant je ne sais quel tour de passe-passe, avec la complicité de mon amant pourquoi pas!!!, un inconnu aurait pu s'introduire nuitamment dans ma chambre et profiter de ma position en chien de fusil pour se "vidanger" sur ma croupe.
Mais, léchant un de mes doigts après l'avoir passé dans ma raie, je suis vite rassuré sur l'identité de l'incontinent et retrouve le goût délicieux du foutre de Pierre.
En portant mon regard sur les tâches qui ornent le drap, je souris en songeant que mon amour eut le génie de nous faire jouir l'un et l'autre sans me retirer des bras de MORPHEE.
Le beau temps est de retour; cela accentue ma bonne humeur de ce samedi matin. Je siffle et chante sous la douche en attardant le pommeau sur mon bas ventre et contre un derrière superficiellement honoré par le premier homme qui dormit à mes côtés.
Après des ablutions et onctions parfumées, je prends un petit-déjeuner roboratif en lisant un message laissé par Pierre à son départ :
"Alexis, mon bien-aimé,
Me voici sur le départ et tu me manques déjà.
Au fil des heures je suis de plus en plus amoureux fou de toi. Tu est une drogue dont je deviens "accro" et ton corps s'avère un aimant auquel je ne cherche pas à résister.
A mon réveil ce matin, je n'ai pas pu m'empécher de contempler les charmes de ta géographie, ta belle chevelure, tes fesses d'autant plus galbées que tu dormais en chien de fusil.
Mes doigts et mes lèvres ont doucement, très doucement, frôlé les chairs que tu révélais et mon sexe s'est encastré sans violence aucune dans le sillon de ta raie.
Lorsque vint ma jouissance, je me suis rendu compte, émerveillé, que, toi aussi, tu libérais ta semence. Tu dormais toujours, mais des soubresauts de ton bassin et le son grommelé d'un émouvant "Pierre" me prouvèrent un épanchement que je ne pouvais voir.
Rejoins-moi en gare de CULOZ comme convenu.
N'apporte rien sinon le bibelot de nacre que je t'ai offert hier soir. Ensemble, nous découvrirons les plaisirs auxquels il peut servir.
Mais, de toi, j'attends surtout le bonheur de ta présence tout un week end, la volupté de nos épanchements, la merveille de partager ensemble des étreintes plus profondes et intimes encore que les précédentes, la joie de recevoir l'autre et de s'offrir à l'autre sans plus aucun tabou.
N'oublie pas pour autant de t'ouvrir aux autres, à tous ceux qui te souriront, y compris dans le train de ce matin. Même si cela paraît difficile à comprendre dans un premier temps, cet amour du prochain enrichira et cimentera le nôtre.
Ton Pierre"