Tournant la clé dans la serrure son cœur se mit à battre la chamade comme s’il ouvrait la porte de la caverne d’Ali Baba ! Non pas espérant y trouver en ce lieu un trésor, puisque le trésor à ses yeux était cette maison.
Il découvrait une vaste pièce faisant office de living, des meubles anciens meublaient cette pièce, mais ce qui le fit flasher était ce feu ouvert, il imaginait l’odeur et la douce chaleur du bois crépitant dans la cheminée.
Dans un mur une petite baie donnait sur la cuisine simplement meublée mais fonctionnelle dans cette pièce une porte vitrée laissait voir le jardin, il revint dans le living ouvrit une autre porte, c’était la salle de bain quant aux deux autres portes, c’était les chambres.
Il rêvassait sur l’aménagement décoratif de la demeure dont il pourrait conserver le mobilier en y ajoutant une touche personnel, quand soudain une voix au dehors l’extirpa de ses rêveries.
- Oh là ! Qui va là ? Sortez de la maison ! Vous n’avez rien à faire chez le Roger.
Martin en ouvrant la porte se trouvait face à un vieil homme grand et aussi sec qu’un pied de vigne, le visage buriné par le soleil, à lui seul il symbolisait toutes les couleurs de la Provence.
Son chapeau de paille presque aussi vieux que lui ombrageait son visage, sa chemise aux motifs Provençaux délavés par le soleil masquée partiellement par de larges bretelles noires retenant un pantalon gris trop large pour lui.
- Bonjour Monsieur, je vais être votre nouveau voisin, je suis le cousin de Roger.
- Ah vous êtes un parent du Roger ! Excusez-moi ! Il y a parfois des rodeurs qui repèrent les maisons vides.
- Rassurez-vous, je suis venu pour l’occuper et pas pour la vidée
- Vous devriez ouvrir les volets pour laisser entrer un peu le soleil, cela fait des mois que le Roger est parti et la maison doit être froide.
- J’allai le faire, j’ai l’intention de rester quelques jours.
- Après venez prendre un coup de rosé à la maison, histoire de faire connaissance.
Tout en ouvrant les volets, Martin continuait de visiter le logis, il garderait tout le mobilier ces meubles anciens étaient à son goût, il remplacerait juste les literies et rafraîchirait les murs d’une couche de peinture et peut-être changerait-il le divan au tissu râpé et délavé de vieillesse.
Ce mini inventaire terminé, il se rendit chez son voisin, il frappa à la porte et aussitôt le vieux monsieur vint lui ouvrir.
- Entres, fais comme chez toi, installes toi à table, je vais chercher un pichet de rosé, à moins que tu préfères le blanc où le rouge ?
- Le rosé c’est parfait.
Et tout en buvant le vieux bonhomme parlait du cousin Roger qui avait débarqué dans le pays il y a quarante ans, il n’avait jamais prit femme en sa demeure.
- Comment Roger a-t-il acheté cette maison ?
- C’est une longue histoire ! Au départ il était descendu dans le Midi pour les vendanges et puis de petit boulot en petit boulot, il est resté dans le pays.
- Il a travaillé des années aux carrières d’ocre près d’Apt, puis il a fini par travailler dans un domaine viticole à Rasteau pour finir par être gardien et homme à tout faire chez des richards d’Outre-mer qui possédaient un petit château à Puyméras.
- C’est à cette époque que je l’ai rencontré et que nous nous sommes prit d’amitié, parfois il venait me donner un coup de main pour les récoltes.
- Un jour au bistrot du village en prenant l’apéro, j’appris que les propriétaires du château allaient le vendre, de se fait Roger risquait de perdre son logement et pure coïncidence ma vieille voisine venait de quitter ce monde.
- La maison à l’époque n’avait pas grande valeur, les enfants avaient vendu les terres viticoles à la mort du père et en ce temps là, la terre était une richesse qui valait bien plus que les pierres.
- Maintenant avec tous ces étrangers qui veulent une maison dans le Midi, les gens du pays ne savent même plus acheter une vieille masure, elles se vendent à des prix de fous.