Martin se rendit à la cuisine, se versa un verre d’eau du robinet, tout en pensant que demain, il devrait descendre à Vaison pour faire des courses car il n’avait rien pour manger et pour boire dans les armoires.
Il but une gorgée en se rendant dans la chambre, posant le verre sur la table de chevet, alluma le luminaire, se déshabilla ne gardant que son slip, il hésita un instant ne sachant s’il allait regarder un peu la télé où lire, finalement il opta pour la lecture au lit.
Il fouina dans la petite bibliothèque de la chambre et trouva un roman de Simenon, il superposa les deux oreillers contre la tête de lit et se coucha presque assit le dos reposant sur les cousins.
Sur son visage se dessinait un sourire, comme il était heureux là dans cette demeure au cœur de la belle Provence, ah ! Si Roger pouvait le voir de là haut, « Je te remercie cousin pour ce cadeau, jusqu'à que Dieu me ferme les yeux, je la bichonnerais ta maison … notre maison ».
Il lisait depuis un bon moment, quand Olivier vint le rejoindre dans la chambre nu comme à la création, Martin ferma son livre et regardait son amant qui de sa nudité enflammait déjà son corps, « J’avais le temps long ma puce, viens là que je te câline ».
Olivier vint chevaucher Martin, et se courba laissant sa respiration d’un souffle doux guider ses lèvres, il laissait dans ce baiser pesé son corps lourd sur son amant, voulant l’envelopper de toute sa tendresse.
- J’ai toujours envie de toi-même, loin de toi, là-bas dans la vigne, je pense à toi mon bel ami.
Martin sous le charme de cet homme sentait toutes ses zones hétérogènes devenir soudainement des palpeurs de l’empire des sens, et dans la passivité, il faisait don de son corps à ces mains dévastatrices.
Il ferma les yeux, se gavant de ce plaisir sensoriel, ces attouchements charnels ébranlaient son corps, comme c’était vivifiant ces mains qui massaient sa chair de feu s’attardant sur les zones où elles sentaient ce corps se crisper, fou de désir.
Martin caressait de gestes passionnels le dos de son partenaire laissant du bout des doigts ses ongles égratigner avec délicatesse la galbe de ses reins, terminant ce parcoure par le massage de ces fesses rondes comme des ballons et fermes comme la pierre.
Soudain Olivier présenta sa verge bondée de passion à cette porte, que Martin n’avait jamais ouverte à personne, toutes les angoisses et les appréhensions qu’il avait imagé par peur de la douleur d’une pénétration disparurent dés qu’il senti ce membre lourde s’enfoncer délicatement en lui.
Il savait qu’Olivier serait d’une extrême tendresse pour le prendre, seule une petite grimace se dessinait sur son visage quand le gland de son aimé entra dans cette seule partie de son corps encore vierge, mais cette grimace devint sourire en voyant sur le visage de son amant le bonheur de s’enfuir en lui.
Olivier d’avant en arrière tanguait entre ces cuisses, tel un bateau sur les vagues de sa jouissance voyageait vers le port '' d’orgasme '' terre promise de leur plaisir.
Soudain il accosta dans ce port et dans l’émerveillement de ce voyage, il délirait de joie ses mots portaient de vive voix tout le bonheur de cette traversée.
La veille au soir, Martin avait oublié de fermer les volets, dés le petit matin les premiers rayons de soleil filtrants par le rideau envahissaient la chambre, tel un caléidoscope, il dessinait sur son visage des formes géométriques.
La douce chaleur et le scintillement de l’astre jouant sur son visage l’éveilla, et constata qu’Olivier avait quitté le lit, il croisa les bras sous sa tête, les yeux mi-clos, il souriait à la pensée de cette merveilleuse nuit.
Il ne parvenait pas à croire qu’il n’avait pas rêvé, que cette nuit de folie était bien réelle, jamais il n’avait vécu une telle passion, et à haute voix, il dit, « Mais que t’arrive-t-il mon vieux ! Aurais-tu trouvé ton paradis terrestre ?».
Et il laissa fuser ses mains sur son corps caressant chaque parcelle s’enivrant de l’imagerie de cette nuit d’amour.
Il sauta du lit, direction la salle de bain et entra sous la douche, alors qu’il répandait le bain douche sur son corps, il eu soudain l’impression que ce corps n’était plus le même, ce matin elles caressaient sa chair avec délections comme si elles découvraient un corps épanouit qui avait mit des années à être lui.
Il quitta la salle de bain, retourna dans la chambre où il enfila un pantalon sans mettre de slip, passa une chemise qu’il ne boutonna pas et se rendit chez ses voisins.
- Bonjours les hommes ! Vous voulez bien de moi pour un dernier petit déjeuner ?
- Viens Martin assoies- toi à côté de moi, Olivier va te mettre le café, tu as bien dormis dans ton nouveau logis ?
- Oh que oui ! Sauf que j’ai dû fermer la fenêtre, les ronflements d’Olivier m’empêchaient de trouver le sommeil.
- Tu voix fiston quand je te dis que tu fais plus de vacarme qu’un tracteur dans les vignes avec tes ronflements.
Quittant la cuisine Olivier avançait vers nous, tenant dans une main un bol et dans l’autre la cafetière tout en disant, « C’est ça …c’est ça, moquez-vous bien de moi, mais toi le père, un jour tu feras une drôle de tête, je vais acheter un dictaphone et je te ferai entendre tes ronflements de vieux hibou ».
Comme toujours cela se terminait dans les rires, il était à présent derrière nous et tout en déposant le bol sur la table, il effleurait de son corps puissant Martin, tout en versant le café dans le récipient, il avait posé sa main sur son épaule la caressant discrètement.
Hum ! Comme il aimait ces attouchements superficiels signes de complicité.
- Ce soir les amis, c’est moi qui vous invite à dîner, je vais descendre à Vaison faire des courses car j’ai l’intention de rester quelques temps ici. Je vais téléphoner à ma sœur pour ne pas qu’elle se tracasse de ne pas me voir revenir.
- Ne te crois pas obligé de nous faire le repas Martin.
- Je ne me sens nullement obligé Ferdinand ! J’ai simplement envie de me faire plaisir en invitant mes amis.
- Oh bonne mère ! Ce que tu dis me fend le cœur Martin, tu es gentil.
Olivier fit un clin d’œil à Martin accompagné d’un sourire qui en disant long sur sa joie de cette décision.