1) La GRACE IMPERIALE
Lorsque le sexe de ConstantIn se planta à fond dans ses entrailles, Frusquinius réprima un cri de douleur .... encore que celle-ci ait été moins forte qu'il ne l'avait imaginée.
"Bah", se dit-il, "je m'y ferai..
Et puis, cela vaut mieux que d'être laissé à la gourmandise des lions".
Trois jours auparavant, en l'An 306 après J.C., Constantinius avait voulu inaugurer son règne en accordant quelques grâces.
S'étant rendu au Colisée, il avait "visité" les soldats pris à l'ennemi, les traîtres et les chrétiens, tous réservés au repas des fauves pour le spectacle de l'après-midi.
Agglutinés aux grilles, implorant la pitié, abjurant leur religion, hommes et femmes criaient leur peur et leur détresse.
Constantin sauva quelques mâles musclés dont il espérait qu'ils seraient de vaillants esclaves,
mais retînt surtout le silence, la dignité et la beauté d'un éphèbe demeuré à l'écart et indifférent au passage du "César".
Celui-ci l'appela et le jeune Frusquinius s'avança lentement vers les grilles en disant avec autant de calme que de fermeté :
"Ave, je vous respecte, mais ne renoncerai jamais au christianisme".
"Ce n'est pas cela que j'attends de toi", répondit le Maître de ROME qui, au lieu de le faire conduire sur ses terres agricoles avec les autres grâciés, ordonna qu'il fût mené à son Palais.
Là, Frusquinius fit l'objet de soins inattendus.
Des gardes le nourrirent de mets fins et inconnus du garçon,
le lavèrent et parfumèrent,
l 'incitèrent à s'enfoncer des bougies pour être mieux à même de satisfaire les pulsions sexuelles de leur patron.
Gentiment, ils l'informèrent qu'à défaut d'être docile et habile en amour, la fosse aux bêtes serait finalement pour lui comme aux non-grâciés et aux "élus" qui, choisis avant lui, ne s'étaient pas montrés dignes des fantasmes de l'Empereur.
Lorsqu'au troisième soir de séjour au Palais, Frusquinius fut emmené à la Chambre impériale, il était déterminé,
non pas à faire n'importe quoi pour sauver sa peau, mais à être suffisamment adroit pour s'attirer les faveurs de Constantin et l'attirer peu à peu, sinon à ses idées philosophiques, tout du moins à la tolérance envers elles.