Chapitre 10. L'inspecteur
Yves et Pierre font semblant de dormir quand une tête vient doucement se montrer en haut de la trappe : l'Inspecteur qui est venu ici l'autre jour !
Entre ses cils, Yves l'observe et le reconnaît avec certitude, tandis que Pierre, lui ne l'avait pas vu et garde les yeux bien fermés.
Ray, sous le lit, ne peut rien voir, mais ses oreilles sont aux aguets : ce type osera-t-il descendre ici au risque de le découvrir ?
Il ne fait pas très clair, car ils ont l'habitude de ne laisser qu'une veilleuse un peu bleuâtre pour la nuit, aussi l'inspecteur prend-il le risque d'allumer une torche et se met à inspecter les lieux depuis le haut de l'escalier, son pinceau parcourant tout l'espace, sans avoir l'air de vouloir réveiller les dormeurs.
Yves se rend compte que la lampe inspecte surtout les corps de son cousin et le sien : le policier serait-il un voyeur ?
L'inspecteur est maintenant sur l'escalier qu'il descend à pas de loup, en prenant bien soin de ne pas faire craquer les marches et s'approche doucement du lit...
Yves se demande ce qu'il faut faire, quand il entend son cousin ronfler : ce nigaud s'est endormi, c'était bien le moment tiens !
Mais à la réflexion, il se dit que c'est peut-être mieux ainsi car Pierre est un gaffeur et aurait pu les vendre en paniquant, tandis que là, aucun danger : quand Pierre dort, il dort profondément. Aussi, quand le policier s'attarde sur lui avec sa torche, Yves n'est pas peu étonné quand il constate que celle-ci s'attarde longuement sur le slip de son cousin, puis sur le sien, pour retourner vers le paquet de son cousin, plus gonflé et peut-être tentant ? Toujours est-il qu'avec d'infinies précaution, le policier soulève l'élastique du slip pour en admirer le contenu !
Là, Yves panique un peu et se dit que s'il bouge, le policier va s'en aller, non ?
Il pousse donc un espèce de soupir, comme s'il rêvait et change un peu de position, découvrant ainsi que son boxer n'est pas vraiment fermé !
Trop tard quand il s'en souvient, le policier a déjà dirigé sa lampe vers celui-ci et entre-ouvre doucement ce boxer qui cache un petit trésor, maintenant dévoilé...
Yves sent son coeur battre à toute vitesse, mais il arrive à se maîtriser et ne bronche pas, pas plus que quand il sent deux gros doigts qui lui caressent la queue bien détendue après les émotions et débats de la soirée. Sa jeune libido, pourtant, n'a pas besoin de grand chose pour se réveiller, et malgré sa peur, il sent sa queue qui gonfle doucement entre les doigts du policier...
Celui-ci, prudent, prend bien garde de ne pas réveiller le dormeur innocent qui s'offre ainsi à son regard pervers et agit en toute délicatesse, branlant de deux doigts seulement ce jeune membre qui ne demande qu'à se redresser !
Ray, durant tout ce temps, ne se doute de rien sous le lit et se demande bien ce qui retarde ainsi le policier ? Aurait-il des doutes sur le fait que les dormeurs dorment ou pas ? Attend-il qu'il se trahissent ou quoi ?
Lui-même ne bouge pas d'un pouce, veillant bien à ce que sa respiration soit égale à celle de Pierre qui est bruyante à suffisance. Le garçon semble s'être endormi !
Il ne bronche donc pas et écoute...
Sur le lit, Yves sent que si le policier continue, il va se trahir, aussi commence-t-il à gémir doucement, comme s'il rêvait, en souriant.
Le policier, qui s'est arrêté un instant, reprend sa branle douce et prudente, tandis que le corps d'Yves se tend et qu'il gémit de plus belle : ce diable d'inspecteur vicieux va finir par le faire jouir tout en douceur et avec deux doigts seulement !
Yves se demande maintenant s'il doit se laisser aller au plaisir ou faire semblant de se réveiller ? Il opte pour le « rêve de branle » et laisse son corps réagir à la douce caresse qu'on lui fait. Ses gémissements sont maintenant réels, même s'il garde soigneusement les yeux fermés, ses mains se tordant sur sa poitrine comme pour un combat, et après un moment, il jouit dans un gémissement plus fort, se relâchant ensuite après quelques secousses provoquées par les ondes bienfaisantes partant du creux de ses reins...
Le policier lèche délicatement ses doigts remplis de jeune semence, puis il referme sommairement le boxer, sans le reboutonner bien sûr.
Le « dormeur » dormant toujours, avec maintenant un sourire heureux et détendu, le policier reprend doucement son inspection des lieux et ayant jeté un oeil au cabinet de toilette, il remonte doucement l'escalier, mais, comme pris d'un remords, il revient en arrière et sort de sa poche un petit appareil photo qu'il pointe vers les dormeurs, et fait deux clichés avant de repartir en douce par où il est venu.
Ray, sous son lit, n'en croit pas ce à quoi il a assisté ! Car enfin, il a bien entendu Yves gémir comme si on le branlait ? Ce policier ne serait donc pas aussi « blanc » qu'il voudrait le faire croire !
Mais aussitôt, il pense que cette cache n'est plus très sûre : ce type peut revenir s'il a pris goût à la chose, non ? Il a d'ailleurs pris deux photos, ce qui est culotté !
Quand Ray est sûr que le policier est reparti, ayant ouvert la porte et refermé celle-ci, il se glisse de dessous le lit mais met un doigt sur ses lèvres pour Yves, tandis qu'il voit celui-ci s'essuyer. Ensuite, il lui fait signe d'aller voir en haut si le policier est bien reparti ou s'il a fait semblant, on ne sait jamais ?
Yves, qui a compris, reboutonne son boxer humide de sa semence et remonte l'escalier doucement pour constater que le policier est bien reparti, en effet...
Mais étant redescendu, il se jette dans les bras de Ray, tellement l'émotion est intense suite à la peur qu'il vient d'éprouver.
Ray caresse ses cheveux puis lui chuchote de dormir à présent car il faut se reposer comme Pierre-le-bienheureux, ce qui fait sourire Yves.
Ils s'allongent doucement à côté de Pierre, Yves dans les bras de Ray, et si Yves ne tarde pas à s'endormir, Ray reste encore un bon moment à réfléchir à tout cela : il ne pouvait pas rester ici plus longtemps. Deux solutions s'offraient à lui : partir très tôt demain matin, à l'aube et risquer le tout pour le tout en faisant du stop jusqu'en France, par exemple, ou bien convaincre Yves de s'arranger pour qu'il puisse se réfugier dans la maison même, au grenier par exemple à l'insu de sa mère...
Mais était-ce là une solution possible ?
C'était la plus prudente, certes, car on surveillait sans doute encore sa piste. La preuve : ce policier qui s'était introduit ici, malgré la clé sur la serrure !
Il fallait donc bien qu'il continue à se faire oublier le plus longtemps possible, mais il savait qu'alors, il impliquait la complicité d'Yves, ce qui le faisait réfléchir à deux fois...
Une troisième solution était de séduire la mère d'Yves, mais là, c'était rêver sans doute ?