Jacques et Jérôme ne sont pas du style à se précipiter sur moi comme la vérole sur le bas-clergé : ils sont des hommes délicats, tendres, respectueux et, surtout non-violents.
D'ores et déja, je sais qu'il me sera donné de connaiîte auprès d'eux des instants très différents de ceux vécus avec Pierre et que je pourrai passer des uns à l'autre sans avoir à retrouver les mêmes plaisirs.
Il y aura volupté et amour affectif d'un côté, embrasements passionnels ailleurs.
Cela va de soi : un peintre reconnu et un antiquaire de talent ne pouvaient que vivre dans un espace merveilleusement bien meublé.
Leur gentilhommière est admirablement bien décorée :
- un mobilier d'époque, mais sans lourdeur ni emphase, comme cela est - je m'en rends compte maintenant - au manoir de Pierre ou dans l'appartement lyonnais légué par mes parents : ici, à DARDILLY, le "Louix XVI" et le 'Régence" sont de mise,
- les tableaux ne sont pas enlaidis par des cadres imposants de dorures, des portraits prétentieux, des gouaches trops épaisses : Vive les paysages anglais et les scènes bucoliques ... sans oublier quelques oeuvres modernes de Jérôme,
- pas de lits avec colonnes et baldaquin, mais de vastes couches au dossier capitonné et aux draps recouverts de fourrures.
Tout cela m'enchante et mes compliments font plaisir à mes deux amis.
M'enlaçant tous les deux à la taille, ils me font visiter leur domaine dont une chambre contiguë à la leur qui pourra être la mienne si je le désire
A cette proposition ambiguë, je ne réponds pas ..... incapable de savoir s'ils insinuent que je ne voudrais pas dormir chez eux ou qu'à l'inverse, je pourrais choisir de le faire avec eux.
Ceci étant, ils me suggèrent de me rafraîchir pendant qu'ils préparent le dîner et me désignent une belle salle de bains où je pourrais me doucher puis, si je ne souhaite pas me rhabiller, révêtir un peignoir de soie et des mules.
Comme j'ai sué lors de la partouze dans le Pays de GEX, j'accède à l'idée de cette toilette et ils me laissent.
Toutefois, mes ablutions faites, je remets mes vêtements ..... par crainte de paraître provoquant avec un seul linge fin sur la peau.