Deux ans auparavant, lors du décès de la mère de Jean et grand-mère de Marc, Mathilde se sépara de leur vieille bonne et engagea une femme de ménage à plein temps.
Cela présentait l'avantage de permettre au couple d'être seul le soir et la nuit, de se trouver libre pour adopter des tenues plus que légères et s'ébattre en toutes libertés.
C'est ainsi qu'outre les dîners en déshabillés, les époux purent recevoir de temps à autre pour mieux que des réceptions mondaines
Ce vendredi soir de début Septembre 1939, Jean et Marc se trouvent donc en duo, le couvert et un repas froid ayant été déposés par la soubrette de jour sur la table d'une mezzanine dominant quelque peu la cuisine.
Ne disposant pas de dessous et robe de chambre luxueux, Marc s'est revêtu d'un de ses slips d'informe tissu blanc et d'un peignoir en coton. Il en est gêné quand il rejoint Jean, majestueusemnt drapé dans une toge de soie sauvage.
N'ayant pas véritablement décrypté les propos tenus par son oncle dans le court trajet entre La CLUSE et NANTUA, l'adolescent s'interroge aussi sur les intentions de celui-ci ... dont il n'avait pas imaginé un seul instant qu'il pût être intéressé par des relations entre hommes, pas plus que lui - Marc - ne s'était interrogé sur ses propres réactions aux attouchements d'un mâle.
Il est vrai qu'à cette époque, l'homosexualité était un sujet tabou dont les pratiquants étaient considérés comme des pervers ou des malades.
Tandis qu'ils mangent en tête à tête, Jean se montre moins direct avec Marc que ne l'avait été Mathilde : il n'ouvre pas son linge comme sa femme l'avait fait de sa robe, ne se caresse pas le torse et n'exhibe pas son slip super-gonflé par de très beaux atouts.
Toutefois, il a des propos ambigus sur le charme et la sensibilité de son vis-à-vis, sait lui prendre de temps en temps une main par desssus la table et la porter à ses lèvres, le dessert achevé le conduire au petit-salon un bras enserrant son cou.
Cela laisse le jeune homme dans un état d'expectative et d'interpellations, teintées aussi de certains désirs .... car il n'est pas insensible à l'affection de Jean,
à sa poitrine bombée dont la toison n'est pas entièrement masquée par le vêtement de superbe qualité,
à l'allure fière et au corps élancé d'un homme qu'il a toujours apprécié ... même si, jusque-là, ce fut en "tout bien-tout honneur".