Chapitre 15 - Le retour en taule...
Le jour les a surpris toujours dans les bras l'un de l'autre, et Ray a longtemps admiré la belle jeunesse de son Petit Prince qu'il tient dans ses bras si tendrement : il sait qu'il se souviendra de cet instant dans ses moments durs à la prison. Mais n'est-ce pas le prix à payer pour revoir ce bel amour librement ?
Comme si Yves avait senti le regard de Ray, il ouvre les yeux à son tour et aussitôt il réclame un baiser avec un grand sourire :
- Embrasse-moi, mon amour, car nous ne pourrons plus le faire de longtemps...
- Je sais, mon Petit Prince, mais ton renard ne cessera de penser à toi, promis !
- Nous allons devoir aller rejoindre maman, mais fais-moi vite encore l'amour ?
- D'accord, mais c'est toi qui me prend cette fois, ok ?
Et Ray, après s'être enduit la rosette de salive, se présente à la jeune carotte qui ne demande qu'à se planter en lui et qu'il reçoit avec bonheur.
Yves s'actionne alors et, très vite, arrive à la jouissance, malgré ses efforts pour faire durer le plaisir plus longtemps. Mais Ray le console d'un baiser, puis le lèche partout pour ne rien perdre du précieux nectar, ce qui redresse la jeune asperge à nouveau !
Dès lors, re-chevauchant Ray, Yves peut alors durer bien plus longtemps et amener doucement son partenaire à l'orgasme et se lâcher une nouvelle fois, mais en accord avec lui cette fois, ce qui le rend heureux avant qu'ils aient à se quitter...
De longues minutes après, ils se retrouvent avec Céline et Pierre à la cuisine, pour un petit-déjeuner commun.
Ces derniers leur demandent si tout s'est passé comme prévu, et comme c'est le cas, ils attendent la visite de l'Inspecteur qui viendra réceptionner Ray un peu plus tard.
Quand celui-ci arrive, Ray a du mal à retenir Céline qui « lui volerait bien dans les plumes » pour ce qu'il a fait à son garçon, mais les autres la retiennent pour ne pas compliquer les choses.
L'instant des adieux est difficile, mais Ray après avoir embrassé les garçons et, plus tendrement, Céline, leur demandent de rentrer tandis qu'il se dirige sans se retourner vers la voiture de l'Inspecteur.
Ce dernier a promis de tout faire pour que tout se passe bien pour leur protégé, et dit qu'il reviendra ensuite rechercher la fameuse cassette, mais Céline refuse catégoriquement, disant qu'ils la garderaient jusqu'à ce que Ray soit sorti de prison, ce qui désarçonne le policier un instant, mais... comment résister à une mère en furie ? Elle veut aussi son aide auprès du directeur de la prison pour obtenir un droit de visite, ce que le policier promet également.
Il accepte donc de se passer de la cassette après la promesse de bien cacher celle-ci en lieu sûr, affirmant qu'il ne viendrait plus déranger personne.
Tandis que Céline et les garçons essaient de se distraire en partant à la ville voisine « faire des courses et passer au Mac'do », Ray est emmené directement à la prison par le policier selon sa promesse.
L'arrivée à la prison se passe sans heurts, l'Inspecteur ayant téléphoné hier soir au directeur pour lui dire qu'il avait été contacté par leur fuyard et qu'il se rendait.
Il avait eu la promesse du directeur, son ami, qu'il ne serait rien fait à Ray comme représailles, même si quelques sarcasmes de certains matons lui furent adressés, comme : « alors, il paraît qu'on te manquait ? », et quelques autres du même genre, tout de même un peu mérités.
Ray, tout heureux de s'en tirer à si bon compte, retrouva sa cellule et son complice Rachid qui avait toujours un bandage à la cheville. Celui-ci le toisa un peu, trouvant « con qu'il n'ait pas réussi mieux que ça », mais l'instant d'après, ils se tombaient dans les bras comme les vieux amis qu'ils étaient !
A la récréation, Ray fut fêté par tous ses potes, heureux de le retrouver, et il fut prié de raconter son histoire : il broda un peu, mais parla surtout des bois où il avait trouvé refuge, trouvant sa nourriture auprès d'une jeune femme qu'il avait rencontrée. Là, il fut charrié comme il se devait, puis les choses se calmèrent avec la fin de la récré.
C'est en fin d'après-midi qu'un camion cellulaire amena un très jeune gars, un blond qui fit aussitôt penser Ray à son Petit Prince, et quand le chef lui dit qu'il avaient pensé le mettre dans sa cellule, puisque sa place était devenue libre, il hésita car beaucoup de cellules étaient déjà en surnombre : « ça ne fait rien, chef, on va lui faire une petite place » dit-il au Brigadier. Des ricanements des autres prisonniers, et des quolibets, tels « fait gaffe à ton cul, gars, c'est des pédés ces mecs ! » et autre « poupée, vient par ici qu'on te fasse ta fête ! », etc.
Le jeune homme les regarda d'un air un peu hautain mais aussi craintif, et il suivi le Brigadier qui l'amena chercher un couchage supplémentaire avant de l'amener à sa cellule.
Là, il fut accueilli par Ray et Rachid, ce dernier pas trop heureux de voir se briser leur « couple »... alors que le premier venait seulement de revenir.
D'un clin d'oeil, Ray lui fit comprendre qu'il n'avait rien à craindre, mais qu'on allait bien voir...
Ils accueillirent donc assez gentiment le nouvel arrivant, Rachid se tenant un peu sur la réserve, tandis que Ray tentait d'amadouer le nouveau :
- Salut gars, comment t'appelles-tu ?
- Dany, et vous autres ? répondit-il, cranant un peu alors que sa voix trahissait son appréhension.
- Moi c'est Ray, et lui c'est Rachid. Tu as quel âge ?
- Je viens d'avoir dix-huit ans il y a une semaine.
- Tu as l'air plus jeune...mais ce n'est pas pour nous déplaire, pas vrai Rachid ?
- Et comment donc ! fit celui-ci avec un sourire entendu.
- C'est... c'est vrai que vous êtes pédés alors ?
- Oh, tu sais, en prison, tout le monde l'est un peu : faute de grives, on mange du merle !
Rachid et Ray se mirent à rire, tandis que le nouveau venu rougit jusqu'au oreilles en disant :
- Je me suis fait prendre parce que je faisais le tapin, près de la gare du Nord...
- Alors t'es pédé comme nous ? demanda Rachid.
- Pas vraiment, mais il me fallait des sous pour nourrir mes frères et soeurs, avec ma mère malade.
- Et ton père ?
- Oh, ce con là, tout juste bon à dépenser les allocs au café et à rentrer plein !
- Et à battre ta mère sans doute ? demande doucement Ray.
- Comment vous savez ça ?
- C'est le coup classique, je connais. Et maintenant, que va faire ta mère ?
- J'en sais rien, et ça m'inquiète. Si ce con la touche encore, je le tue en sortant d'ici !
- Tu serais bien avancé tiens ! C'est pas ça qui l'aiderait ! Nous en causerons encore : il y a ici des services sociaux qui peuvent peut-être l'aider.
- C'est vrai ? Chouette alors ! Je me faisais un sang d'encre pour ma mère...
- T'inquiètes, on te donnera tous les tuyaux. Mais installes-toi donc : tu peux mettre ton matelas dans ce coin, tiens. Ils ne vont pas te donner un lit ?
- Il paraît que oui, mais demain seulement je crois : il était trop tard pour aujourd'hui.Bah, c'est pas très grave : on te fera une petite place si tu veux ?
- Heu... j'ai pas trop l'habitude de dormir avec d'autres hommes, mais je veux bien essayer.
- Si tu faisais le tapin, tu dois pourtant savoir comment ça marche ? fit Ray étonné.
- En fait, je ne faisais que des pipes, pas plus...
- Ok, on t'apprendra le reste, t'inquiètes, rit Rachid, comme ça, tu seras mieux armé en sortant d'ici : une vraie petite pute !
- Mais je ne veux pas être une vraie pute, merde ! J'aime les filles moi !
- Doucement, fit Ray d'un ton apaisant, nous ne t'apprendrons que ce que tu voudras savoir, et en douceur. Mais si tu devais changer de cellule, saches que la plupart des gars d'ici te baiseraient sans ton consentement, point final !
- C'est vrai ? Et la direction admet cela ?
- Tu te crois au pensionnat, mon gars ? demanda Rachid en riant. Ici, c'est la loi de la jungle, tu comprendras vite.
- Mais si tu es gentil avec nous, fit Ray, Rachid et moi nous te protégerons, t'inquiètes pas...
Le pauvre Dany s'inquiétait, tout au contraire ! Il se doutait bien de ce genre de pratiques en prison, mais il ne pensait pas que c'était à ce point là.
Après tout, il avait l'impression d'être encore bien tombé dans cette cellule-ci...
Après le souper, la soirée se passa en bavardant, Ray racontant son aventure, du moins ce qu'il voulait bien que l'on en sache. Le soir tomba assez vite, et bientôt ce fut l'heure du coucher.
En prison, bien souvent, les lumières restent allumées, pour une raison de sécurité. Dans celle-ci, qui était moderne, à dix heures du soir, c'était « l'extinction des feux », comme à l'armée, et une veilleuse bleue remplaçait la lumière crue du plafonnier, ce qui permettait de voir sans être ébloui.
Parfois, cependant, la lumière jaillissait pour une raison ou une autre, comme une inspection par un gardien, le temps de mettre son oeil au judas de la porte.
Les trois gars se couchèrent donc, pour une première nuit commune...