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Claude sort de la salle de bains avec un seul linge à la taille et j'en suis troublé.
Comme la plupart des hommes, j'ai connu quelques fantasmes homosexuels, mais ils furent rares, anciens aussi, et je ne suis jamais passé à l'acte.
Il est vrai que je ne me suis pas encore trouvé dans une telle situation d'intimité masculine comme celle que je vos présentement.
Or, me voilà attiré par cet ancien condisiple d'Ecole de Commerce au physique duquel je ne m'étais pas intéressé précédemment.
Sans doute est-ce par le fait que, maintenant, il est quasiment nu,
que nous avons discuté en confidence et dans une ambiance feutrée,
que nous avons bu plus que de raison.
Peut-être aussi par une sorte de narcissisme :
nous avons tous les deux 39 ans et la même architecture de 1.80 aux épaules larges, au torse bombé et imberbe, au ventre plat et avec une jolie croupe ..... même si Claude a des yeux et une chevelure plus sombres que les miens (j'ai les yeux bleux et suis châtain clair).
Quoiqu'il en soit, Claude est plus à l'aise que moi.
Avec naturel, il me dit :
"Tu sais, Hervé, j'ai l'habitude de dormir à poil. J'espère que cela ne te gêne pas".
Un peu bafouillant, je réponds :
"Non, bien sûr. Fais comme chez toi".
Sur ce, je file vite vers la douche afin de masquer mon émoi.
L'eau me fait du bien, me dessoule et rafraîchit mes idées
Par pudeur, vu aussi que je garde un slip pour les nuits, j'en enfile un blanc à poche avant de gagner mon lit.
Claude y est déjà enfoui, son linge d'après ablutions gisant sur la carpette.
J'éteins la lampe de chevet et mon voisin se soulève légèrement, me donne un bisou sur la joue, caresse un instant mon dos (je suis allongé sur le ventre) et murmure :
"Merci Hervé. Fais de beaux rêves".
Sur ce, il s'endort contre moi.
Ce contact et la chaleur inconnue d'un corps d'homme jouxtant le mien me retiennent éveillé un bon quart d'heure.