JOURNAL de LUC
"Comme tous ceux qui sont un peu craintifs, d'un naturel inquiet et hésitant, soucieux du "Qu'en dira-t'on" à l'image des petits bougeois lyonnais tels que je le suis, deux voix contradictoires assaillent mon esprit :
La première, de moins en moins vigoureuse, me dit :
"Fais gaffe, Luc.
Ne deviens pas P.D.. à cause de ce Philippe qui ne pense qu'à te sauter.
Tu ne vas tout de même pas te faire enculer comme chez les Grecs, devenir le "vide-couilles" de ce mec qui, ensuite, te présentera à d'autres.
Souviens-toi de ce "Club Privé" de débauchés où tu l'as rencontré".
L'emportant de plus en plus sur l'autre, la seconde voix m'invite à aller plus loin, à découvrir des sentiers nouveaux :
"Fais gaffe Luc.
Ne rates pas une occasion inespérée.
Philippe t'aime et il t'attend.
Ne vois-tu pas qu'il est plein d'attentions à ton égard, qu'il saura te faire échapper à ton actuelle solitude, émerger de la routine engrangée avec Mélanie.
Il te conseillera, te donnera meilleure confiance en toi.
Bien sûr qu'il désire t'avoir dans ses bras, te faire l'amour.
Et alors !!!! : vous n'allez pas le chanter sur les toits.
Il ne va pas te violer, mais te faire connaître des sensations inconnues.
Ne démissionne pas, ose au contraire.
Aimes-le".
C'est vrai que j'aime Philippe de plus en plus, que je me sens super-bien en sa compagnie, qu'il est agréable de faire du "jogging" avec lui, de découvrir des sites comme, ce dimanche après-midi, le tertre du château d'URFE.
C'est vrai que, physiquement, je suis peu à peu attiré par lui,
que son corps, plus viril que le mien, me plaît et que j'imagine l'apaisement, la sérénité que l'on doit éprouver à être dans ses bras, à se sentir protégé ainsi.
C'est vrai encore que nos premiers rapprochements m'ont ému
que, hier soir, seul dans ma chambre après avoir quitté la sienne, je me suis branlé en pensant à lui,
que j'apprécie de mieux en mieux la caresse de sa main sur ma cuisse lorsque nous sommes en voiture,
que ses baisers sont plein de douceur, que je m'y prête désormais avec plaisir
et que, déconcerté au début par le fait d'être embrassé amoureusement par un homme, je suis maintenant conscient qu'avec les femmes, je n'ai jamais trouvé un tel enchantement.
C'est vrai, enfin, que je commence à bander dès que je suis en contact direct avec lui ,
que cela m'excite de le voir triquer dans son slip ou son fut de "jog",
que, sur le promontoire d'URFE, j'ai frissonné de tout mon corps quand il s'est collé face à moi, que nos langues se sont unies et, qu'à travers les tissus de nos slips et pantalons de sport, nos queues se sont frottées l'une contre l'autre.
Maintenant; nous sommes de retour à notre hôtel de campagne qui surplombe THIZY.
J'écris ces lignes en attendant que, Philippe et moi, nous nous retrouvions pour le dîner,
que comme hier soir, nous mangions avec appétit en parlant peu ... mais en nous souriant discrètement, en nous fixant intensément du regard.
Par la suite, je ne doute pas d'étreintes dans une ou l'autre de nos chambres.
Je les désire maintenant plus que je n'en ai peur.
Au fond de moi, je suis bien amoureux d'un homme pour la première fois, de Philippe".