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 épisode 2 - Mourad

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MessageSujet: épisode 2 - Mourad   épisode 2 - Mourad Icon_minitimeDim 25 Jan 2009 - 22:08

Chapitre 2 - Mourad

La spécialité bruxelloise de la Brasserie Bellevue fut bientôt servie, et Alexandre boit une gorgée de cette bière rouge à la cerise, très typique, dont il raffole. La mousse lui colle encore aux lèvres lorsqu’il voit entrer Mourad, le plus jeune fils de Karim.
Le père, l’apercevant en suivant le regard d’Alexandre, fronce le sourcil en l’accueillant d’un :
- Salut fiston ! Que diable viens-tu faire ici ?
- Holà ! répondit l’intéressé avec l’effronterie de ses quatorze ans, on dirait que je ne suis pas bienvenu chez les pédés ?
- Veux-tu bien te taire, bandit ? le menace Karim en lui présentant la paume de sa main sous le nez, mais avec un sourire démentant la sévérité du ton.
- Bonsoir mon minet ! fit Fabian aguichant.
- Salut Mourad ! fit Alexandre en même temps. Les pédés te saluent bien et sont heureux de ta visite, tu vois ? Que deviens-tu ?
- Je vais bien, merci, Alexandre... Je... Je ne disais pas ça pour toi... fait-il en rougissant.

Karim et Alexandre éclatent de rire devant l’air gêné du jeune homme, maintenant « dans ses petits souliers ».

- Mais ne t’en fais pas, Mourad ! le rassure Alexandre. Tu as raison : c’est bien une boîte de pédés ici, même si tous ceux qui en franchissent le seuil n’en sont pas nécessairement, comme toi-même, n’est-ce pas mon gars ?
- Sûrement pas ! rétorqua le gamin. En tous cas, moi, je n’en suis pas ! Je préfère les filles...
- Alors que fais-tu ici, fils ? demande Karim, son père, qui s’amuse beaucoup.
- Je voulais juste savoir si je pouvais passer un bout de soirée chez Amine et Antoine, ‘pa ? Alors, comme je passais par ici...
- C’est ça ! Tu n’es pas curieux, mais t’aimes bien tout voir, hein ? Ta mère n’était pas là pour te l’autoriser ?
- Elle est partie faire des courses avec Myriam au « Super ». Comme j’avais pas envie d’attendre, j’ai laissé un mot disant que je te demanderais au passage...
- Bien sûr ! Tu t’es dit « papa sera plus cool que maman pour ce genre de truc... », pas vrai ?
- Un peu, oui,... mais allez quoi : je peux ?
- Mais bien sûr, nigaud que tu peux : du moment que je sais que tu ne traînes pas n’importe où...
- Si tu veux, intervient Alexandre, je remonte avec toi, comme ça nous bavarderons chemin faisant. OK ?
- Comme tu veux, Alexandre... Mais c’est pas obligé, hein ! Je voudrais pas te faire retourner chez toi si t’avais d’autres projets ?
- T’inquiètes pas fiston : je voulais juste saluer ton père et c’est fait ! Voilà, tu es content ? A moins, reprit-il à nouveau malicieux, à moins que tu ne veuilles pas te promener avec un « pédé » dans la rue ?
- Allez, charrie pas Alexandre ! répondit le gamin en rougissant de nouveau.
- Alors c’est dit : j’achève ma bière et je t’accompagne ! Tu veux un coca en attendant ?

Le gamin regarde son père, déjà occupé par d’autres clients entre-temps.
- Je ne sais pas si papa...
- Tu crains de t’attabler ici avec moi ? sourit Alexandre décidément taquin.
- Non, c’est pas ça... Allez, va pour un coca, merci.
- Fabian, ma poule, mets donc un coca pour ce jeune homme, tu veux ?
- OK, ma biche, ça marche !

Peu après, le coca servit par son propre père abreuvait la jeune soif de l’adolescent qui regardait avidement autour de lui, l’air « de ne pas y toucher »...
- Instructif, non ? fit Alexandre avec un sourire.
- C’est... c’est vrai, heu, je ne viens pas souvent voir papa dans son boulot.
- Tu vois, il n’y a pas que des pédés ici, la preuve ! D’ailleurs, tu vois, il y a aussi des filles...
- Oui, mais des ‘lesbiches’ ! répondit tout bas le gamin pour que ces dernières, installées à deux tables de là, ne les entendent pas.
- C’est vrai, rit Alexandre, mais elles sont jolies quand même, non ?
- Bof ! J’aime pas trop leur genre !...

Alexandre s’amuse décidément beaucoup de la candeur de son compagnon de table. Après que leurs verres furent vides, il invite son compagnon à embrasser son père et ils reprennent ensemble le chemin vers le Sablon, en passant par la rue du Lombard et la rue Lebeau.

Arrivés là, Alexandre s’arrête chez Wittamer, la grande pâtisserie bruxelloise, et s’achète quelques « petits gâteaux » : éclairs au chocolat, religieuses, et autres gâteries du genre. Mourad le regarde faire avec des yeux ronds de gourmandise...
- Tu en veux ? propose Alexandre.
- Mais…, si je vais chez Antoine ?
- Tu peux toujours faire un petit détour par chez moi, non ? Et puis, il suffit d’en prendre assez pour que tout le monde en ait, pas vrai ?
- C’est vrai ! Alors, je veux bien un « Javanais », j’adore ça !
- Tu as bon goût ! Je vais en prendre deux : j’adore ça aussi !...

Leurs envies gourmandes une fois emballées, les jeunes gens se dirigèrent vers le logis d’Alexandre, rue de Ruysbroeck, à deux pas de là, où Antoine habite au premier étage (voir tome I, « Le choix d’Amos »), Amine le rejoignant quasi « à demeure », en tous cas chaque jour après l’école...
- Alors, « fieu » (« vieux » ou « fiston » en bruxellois), je te fais une tasse de café pour avaler ton petit gâteau ?
- Oui, merci, mais... Amine et Antoine ?
- Eh bien, mais monte donc les chercher, grand nigaud ! Nous en profiterons tous ensemble, bien sûr !

Et pendant que le gamin monte quatre à quatre la volée d’escaliers le séparant de son frère et de l’ami de celui-ci, Alexandre prépare un grand pot de café.

Son cafard de tout à l’heure a complètement disparu : il adore ces petites réunions entre amis, et retrouver ceux-ci est une joie toujours renouvelée.

Depuis leur retour d’Israël, ils se retrouvent aussi souvent que possible : ils semblent en avoir tous besoin, comme si cette complicité dans le drame d’Amos les avait soudés les uns aux autres plus sûrement que des liens familiaux.

Le café coulant, Alexandre va vers la porte pour crier à Mourad de faire un étage en plus afin d’inviter le quatrième larron de la maison, et de ramener ainsi le dernier complice de la bande : la « bande des 4 », comme dit parfois l’espiègle Amine, ou plus souvent « le Club des A », comme Alexandre, Antoine, Amine, Ange et... Amos, avant que ce dernier ne meure de cette façon si horrible.

Alexandre voit encore la tête d’Amos rouler à ses pieds, comme pour un dernier regard, juste après l’explosion provoquée par le jeune kamikaze palestinien, venu là pour tuer le plus de monde possible, et sur lequel Amos s’était jeté sans hésiter dès qu’il avait compris la situation d’un croisement de regards échangés avec le semeur de mort et l’avait rapidement éloigné de la foule, le ceinturant de ses bras puissants, qui avaient servis à bien d’autres étreintes, mais pas mortelle comme cette dernière : l’étreinte avec la mort !...

Ces images lui reviennent sans cesse, et il est obligé de prendre des ‘désangoissants’ depuis son retour pour supporter le contrecoup de cette horrible aventure. Amos ne sera plus jamais là pour personne...
Amos !

Lui manquait-il donc tant, ce tourmenteur de ses jeunes années ? Ce pédophile qui avait abusé de lui dès son plus jeune âge ? Qu’il avait rejeté... pour être repris de plus belle, quelques années après, pour protéger son jeune frère, David, le propre fils d’Amos ?!...

Quel monstre était-il, ou plutôt, avait-il été cet Amos ? Et pourtant Dieu savait combien Alexandre l’avait aimé, malgré tout... comme un père !

Mais ses invités arrivaient…

Il les entendait qui descendaient bruyamment l’escalier et entraient maintenant, conduits par Mourad comme un triomphateur :
- Çà y est, j’ai trouvé tout le monde, Alexandre ! Mission accomplie !
- C’est bien, fiston. Fais donc asseoir tout ce beau monde et viens m’aider à mettre la table !

Mourad, sous l’oeil amusé des autres, se sentant investi d’une mission à sa mesure, s’exécute de bonne grâce et place des sets de table en tissu à motif provençal sur la belle table de chêne d’Alexandre tandis que celui-ci lui passe tour à tour assiettes, tasses et soucoupes, couverts et... un plat sur lequel s’offrent les petits gâteaux divers de tout à l’heure.

- Waow ! s’exclame Ange le géant blond, peintre du deuxième étage, tu nous gâtes mon bon Alexandre ! Des petits gâteaux de chez Wittamer : rien que çà !... Quelle délicieuse pose tu me proposes !
- Bah, répond l’intéressé, c’est le pâtissier le plus proche, alors pourquoi irais-je chez un moins bon puisque j’ai le meilleur de Bruxelles sous la main !...

Un éclat de rire général accueille ces bonnes paroles du maître de maison et bientôt les gâteaux ont trouvé des amateurs pour chacun d’eux : Alexandre qui connaît son petit monde, a bien fait les choses en prenant selon les goûts de ses invités, soi-disant impromptus, mais qu’il savait qu’ils se rendraient tous à son invitation.

La conversation va bon train autour de la table ronde, au rythme des mandibules de ces jeunes gens que la vie affame dirait-on. La présence de Mourad, plus rare ici, ne les gêne nullement car, comme frère d’Amine, il passe de temps en temps et tout le monde le connaît et l’apprécie, bien sûr. Amine en premier, qui adore ce « petit » frère de deux ans et demi son cadet, lui-même suivi de Myriam, la cadette, qu’ils chérissent tous les deux.

Il ne faut pas longtemps pour que la conversation reviennent à leur récent voyage en Israël : sur une question de Mourad, son frère lui conte avec enthousiasme ce beau pays qu’il vient de visiter avec bonheur, s’il n’était gâché par l’ambiance de guerre larvée qui règne entre les deux peuples frères se partageant cette terre de tous les miracles : ceux de Jésus, en son temps, mais aussi le miracle moderne amorcé par les kibboutz et leurs pionniers pour, en quelque cinquante ans, faire un pays super moderne et riche d’agriculture d’un désert ainsi transformé en la véritable terre promise par Yahvé à Son Peuple !...

Amine est intarissable et son frère a l’impression d’être transporté là-bas tellement l’enthousiasme du premier le transporte. Il conte ensuite la soirée de concert durant laquelle, avec Antoine son maître, son mentor, il a triomphé devant un public nombreux, lui l’amateur et son violon magique !

Il se rend compte trop tard qu’en parlant du concert, la conversation va nécessairement déboucher sur sa conclusion qui est la mort d’Amos à la sortie !...

Heureusement, Ange, le géant blond plein de douceur tranquille, coupe court en proposant à Mourad :
- Tu sais, petit, le plus simple c’est que tu ailles le voir toi-même ce beau pays ! J’y retourne cet été, avec Alexandre sans doute, et nous pourrions proposer à ton père de t’emmener, qu’en penses-tu ?
- Ce que j’en pense ?... Ce que j’en pense..., étouffe de joie Mourad, mais c’est fantastique !
- Attends, petit frère ! Les parents n’ont pas encore dit oui : tu devras vachement travailler au « bahut » si tu veux pouvoir obtenir ça !...
- Merde, c’est vrai, t’as raison ! encaisse Mourad que la douche froide de son frère réveille du beau rêve entrevu...
- Mais quelle bonne idée ! s’enthousiasme aussi Alexandre. C’est vrai, c’est bien ton tour mon petit Mourad, et nous arriverons bien, Ange et moi, à décider ton père ! Pour ta mère, je sais moins comment la prendre...
- Moi je sais ! déclare fièrement Amine. Myriam est toujours dans l’ombre de maman et elle obtient tout d’elle : si je parviens à convaincre Myriam, maman est probablement gagnée !
- Et comme Myriam t’adore, et qu’elle ne sait rien te refuser !... Waow !... Frérot, tu es génial ! En plus, rien n’était encore prévu pour mes vacances d’été, sauf peut-être le Maroc, chez les cousins, au mois d’août...
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MessageSujet: Re: épisode 2 - Mourad   épisode 2 - Mourad Icon_minitimeDim 25 Jan 2009 - 22:09

.../...

Mourad, dans son enthousiasme, manquant de renverser sa chaise que rattrape la main experte d’Ange, a foncé sur son frère dont il baise la joue bruyamment !
- Eh ! rit celui-ci, flatté pourtant. Je ferai de mon mieux, mais ne t’emportes pas : l’affaire n’est quand même pas gagnée d’avance !
- C’est vrai, mais avec tous les alliés que je trouve ici, les vieux auront du mal à me refuser ça !...
- Les vieux, les vieux !... Attention, mon gars le reprend Alexandre, ton père n’est pas beaucoup plus âgé que moi, tu sais ?
- Non ? fait le gamin abasourdi par cette nouvelle.
- Mais je t’assure ! rétorque Alexandre riant avec les autres de l’air effaré du jeune homme : il a au moins cinq ans de plus que moi, mais tout de même !
- Ah bon ! fais le gamin rassuré, cinq ans c’est énorme !
- A ton âge peut-être, fieu, mais pas au mien !
- Bah, tu n’as pas la trentaine, tout de même ?
- Mais si, fiston : déjà trente-deux !...
- Ah bon ? Bah, ça n’est jamais que le double de moi...
- ... et un peu plus ! On est d’accord ! achève Alexandre en riant : « Je pourrais donc être ton père, pourquoi pas !
- C’est peut-être vrai, mais t’as pas l’air : t’es plutôt comme un « vieux grand frère », quoi !

Cette définition de l’astucieux Mourad fait rire toute la petite assemblée à gorges déployées, bien entendu.

Amine demande ensuite à Ange où il en est de la préparation de son exposition :
- Oh, répond l’intéressé en s’essuyant les yeux d’avoir ri aux larmes, c’est bien avancé. J’en suis à l’emballage de mes toiles qui seront bientôt acheminées vers la Galerie « ABC » la semaine prochaine.
- Tu n’as pas besoin d’un coup de main, Ange ? demande Alexandre qui s’occupe de l’organisation de l’exposition, comme demandé en son temps par l’infortuné Amos.
- Mais je ne refuse pas l’aide, bien sûr ! répond le Viking.
- Si tu veux, je t’envoie les deux frères ici présents, propose Antoine intervenant à son tour, et durant ce temps, je prépare un « spagett’ » pour tout le monde ensuite ! Ça vous va ?
- Bien sûr, Tonio ! Riche idée ! accepte le géant blond avec autant d’enthousiasme que les intéressés.
- Très bien, conclu Alexandre, je garde Mourad cinq minutes pour la vaisselle et pour téléphoner à sa mère qu’il reste souper avec nous. On vous rejoint ensuite tous les deux, OK ?
- D’accord ! acquiesce Amine, moi je monte donc déjà avec Ange. On y va ? propose-t-il à ce dernier.
- On y  va ! répond Ange en se levant. A tout de suite Tonio, et merci à toi Alexandre pour cette petite réunion gourmande, c’était exquis !

Et tout le monde se met en route comme convenu, les uns à la vaisselle, les autres à l’emballage, le dernier à l’épluchage des oignons et la préparation de son excellente sauce bolonaise, qu’ils s’entêtent à appeler « bolognaise », façon familiale...

Dès qu’ils sont en haut, dans l’atelier du peintre, Amine et Ange se mettent aussitôt au travail. La galerie a fourni au peintre, inexpérimenté jusque là quant aux expositions éventuelles, puisque c’est sa première du genre, du « plastic à bulles » et des cartons plats de toutes tailles destinés à protéger les oeuvres transportées.

Ange a déjà emballés pas mal de petits tableaux, mais les peintures les plus grandes sont plus difficiles à emballer, seul en tous cas.

- Merci, Amine, d’être venu me donner un coup de main; demain tout devrait partir, et je crois que je n’y serais pas arrivé tout seul. Même si l’« ABC Galerie » est à peine à trois cents mètres, c’est un camion qui emporte mes toiles...
- Mais avec plaisir, Ange. Tu sais que tu pouvais compter sur moi... Tu aurais pu en parler dès le début du travail et nous serions venus plus tôt, Antoine et moi, et aussi mon frère, pourquoi pas, au lieu de traîner dans les rues comme il fait souvent.
- C’est vrai, j’aurais dû... Mais cela va aller vite maintenant puisque Alexandre et Mourad vont nous rejoindre bientôt. Dis-moi, il fait quoi, ton frère à part traîner dans les rues ?
- Oh, pas grand chose sans doute ! A part courir les filles et jouer au foot, il n’y a pas grand chose qui l’intéresse je crois, sauf depuis peu le scoutisme ! S’il veut vous accompagner en Israël, il devra drôlement bûcher et finir correctement son année : ce ne sera sans doute pas « jojo » !...
- Bah ! Ce sera pour lui l’occasion de montrer de quoi il est réellement capable : il t’étonnera peut-être !
- Tant mieux ! Je ne demande que cela !
- Tu l’aimes beaucoup, dis-moi ?
- Bien sûr, oui : c’est mon frère, tout de même !
- Cela « ne veut pas dire charrette », comme on dit… Il y a bien des frères qui ne s’entendent pas du tout, non ?
- C’est vrai, mais nous, nous nous sommes toujours très bien entendus : c’est peut-être parce que nous sommes assez différents ? Non ?
- Sans doute, oui, il doit y avoir de ça... Il est au courant de ta liaison avec Antoine ?
- Je crois qu’il a compris ce qui se passe entre nous, oui... De même que papa d’ailleurs ! Il n’y a que maman et Myriam qui ignorent peut-être encore notre liaison : pour elles, je vois Antoine pour parfaire mon violon, en accord avec madame Ziatowska, mon professeur officiel, tu te souviens d’elle ? Je disais toujours « Ziatowski », comme sur sa sonnette, mais ça, c’est son mari : pour les femmes, on dit « a » au lieu de « i » en finale, tu savais ?
- Bien sûr ! Elle était là au « concertino » que vous avez donné ensemble avant de partir à Tel-Aviv. Une charmante personne d’ailleurs... Ainsi, votre secret d’hommes reste une affaire entre hommes chez toi, si je puis dire ?
- Que veux-tu dire ?
- Sers un peu plus cette corde, ... merci. Je voulais dire que je m’étonne que vous laissiez « les femmes » en dehors de cela... Ta mère comprendrait sans doute, et ta soeur me semble loin d’être une idiote ! Non ?
- Evidemment ! rit Amine un peu gêné à présent, se demandant où le géant blond veut en venir. Tu crois vraiment que je devrais leur dire, là, comme ça : « je suis pédé, et je couche avec Antoine » ! Tu imagines la foire ?...

Le Viking voit très bien et éclate de rire à la mimique d’Amine lançant cette phrase. Ils continuent leur travail, tout en continuant à discuter de la sorte.

Durant ce temps, en bas, Alexandre et Mourad se sont attelés à la petite vaisselle et à la remise en ordre de celle-ci : Alexandre a horreur de laisser traîner les choses, voulant toujours être prêt à une visite impromptue...

- Eh bien, fieu ! comme il continue d’appeler le jeune garçon qui l’aide. Content de la perspective de venir avec Ange et moi en Israël ?
- Tu rigoles ? C’est génial, oui ! C’est d’enfer !...
- Je suis content que cela te fasses autant plaisir... et j’espère que nous n’avons pas « vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué », comme dit l’expression ! N’oublions pas qu’il nous faut encore la permission de tes parents...
- Bien sûr, oui, mais comme disait Amine, avec notre plan c’est quasi dans la poche !
- Et, bien sûr, tu n’oublies pas ta part du contrat ?
- C’est quoi ? Ah, travailler mieux au bahut ? Mais c’est évident : maintenant j’ai une bonne raison de me fouler ! Je te jure que le premier de classe n’a qu’à bien se tenir !
- Tu n’oublies pas un peu le foot et les filles ? le taquine encore Alexandre.
- Bah, ils attendront des jours meilleurs ! fait doctement Mourad avec cependant une telle grimace qu’Alexandre ne peut s’empêcher de rire. Il ébouriffe la tignasse bouclée de cheveux châtains du jeune homme et invite celui-ci à monter devant lui rejoindre les autres à présent qu’ils ont fini leur tâche.

A quatre, les choses avancent bien et une heure après, ils ont quasi terminé. Il leur reste à emballer un dernier tableau qu’Ange a gardé pour la fin : le double du tableau « les jeunes dieux » qui groupe le trio Alexandre, Amine et Antoine dans le plus simple appareil (voir tome I : « Le choix d’Amos ») et que nous connaissons bien...

Mourad, avec son air gavroche, ne peut s’empêcher d’interpeller le maître des lieux :
- Dis donc Ange ! Quand feras-tu le même genre de sujet avec des filles ? Je verrais bien là un trio de jeunes vierges plutôt que des gars, non ?
- J’aurais pu difficilement intituler mon tableau « les jeunes dieux » s’il s’était agit de filles, non ? Gros malin ! Quand à faire le pendant avec des filles pour modèles, je ne demande pas mieux : tu crois que ta soeur serait d’accord de venir poser pour moi avec deux copines ?
- Elle est pas un peu jeune ? fait Mourad soupçonneux.
- Ça te va bien de dire ça maintenant ! se moque son frère.
- Beh quoi ! Tu vois, toi, Myriam venir ici se mettre toute nue avec ses copines ? Pour sûr, je me cache quelque part pour voir ça !
- Cochon ! rit Amine faisant mine de le gifler.

Et tous se mettent à rire à nouveau, tandis qu’Amine pourchasse son frère qui s’est enfui comme s’il voulait éviter le châtiment de son aîné.

Un appel d’Antoine dans l’escalier interrompt ces jeux de gosses, et tous se précipitent vers l’appel de la fourchette ! Ils sont bientôt à table devant une plantureuse assiettée de spaghettis mouillés de la fameuse « sauce bolognaise » familiale de leur hôte.

Antoine est très fier de ses talents culinaires, et son ascendance italienne doit y être pour quelque chose : il raconte « avec les mains » comment il prépare sa sauce amoureusement. Ses longs doigts fins de pianiste ondulent comme les pâtes qu’il explique sortant de sa machine italienne à pâtes fraîches, car le secret d’Antoine est sans doute plus dans le fait qu’il fait ses pâtes lui-même la plupart du temps, que dans la sauce, fameuse elle aussi. Mais comme il y faut du temps, justement, et de la patience... ce n’est pas toujours possible. Là, pourtant, il a fait l’effort d’utiliser sa divine machine qui « boudine » ses spaghettis admirablement.

- Succulentes, ces pâtes, Tonio ! s’exclame le gourmand Viking. J’en ai mangé rarement d’aussi bonnes, vraiment !
- C’est vrai, approuve Alexandre, ces pâtes sont non seulement irréprochables mais goûteuses !
- Vous me comblez les amis... se rengorge Antoine vivement flatté.
- C’est vrai, c’est vraiment pas « dégeu » ! conclu Mourad provoquant l’hilarité générale à son vif étonnement. « Quoi, qu’est-ce que j’ai encore dit ! »
- C’est ta façon, frangin ! rit aux larmes son frère Amine. Tu es vraiment drôle avec ta manière de « mettre les pieds dans le plat » après les appréciations tellement plus, comment ? Je dirais « raffinées » d’Alexandre et Ange : tu arrives avec un « pas dégeu » un peu lourd, tu vois ?
- Je ne vois pas, non !... Moi, je dis les choses comme je les sens, c’est tout ! se défend le gamin.
- Ne te fâches pas, le calme Antoine en riant toujours, mais ton frère à raison : c’était trop drôle après les deux autres ! Mais surtout, ne change rien à ton naturel, c’est très bien ainsi, je t’assure !

Tout en riant, les pâtes disparaissent tout de même dans les jeunes estomacs des convives, et le repas se poursuit tout aussi joyeusement. A la fin, Antoine annonce :
- Et pour dessert, devinez ?
- Non ? espère pourtant Ange, tu n’as pas pu faire du « Tiramisu » en si peu de temps ?
- Eh bien si !... jubile Antoine, j’en avais préparé un plat hier à tout hasard, et voilà qu’il vient donc juste à point nommé !
- Tonio ! s’exclame le Viking, tu es extraordinaire ! Viens que je t’embrasse !

Et joignant le geste à la parole, le Viking veut poser un baiser bruyant sur la joie d’Antoine, son voisin de table, mais celui-ci fait pivoter sa tête brusquement de façon que le geste du géant lui arrive sur les lèvres, ce qui le fait bien rire de même que toute la tablée... sauf l’intéressé qui râle en le traitant de cochon et de profiteur, tout en rougissant comme une jeune fille !

- Merde alors ! s’exclame Mourad riant de plus belle, c’est qu’on s’amuse comme des fous chez vous !
- Il ne tient qu’à toi d’y revenir quand tu veux, fieu ! lui répond Alexandre.
- Je n’y manquerai pas, sois-en sûr ! répond le jeune homme. Je peux passer chez toi samedi après les scouts ?
- Parce que tu vas chez les scouts à présent ? répond Alexandre intéressé.
- Oui, depuis six mois environ... Amine ne t’as pas dit ?
- En fait, je n’en ai parlé à personne, je crois, répond Amine, je ne pensais pas que tu « tiendrais » aussi longtemps sans ton « foot » journalier !
- On joue au foot chez les scouts aussi, qu’est-ce que tu crois ?
- Vous ne faites quand même pas que ça ?
- Bien sûr que non ! On fait toutes sortes de choses, comme aller en forêt, par exemple, jouer de grands jeux ou faire des « jeux de ville » comme ils appellent ça...
- Bah... Tu y es toujours, en ville, non ? remarque Ange.
- C’est vrai, mais c’est différent : on apprend l’histoire de certains monuments, par exemple, par des devinettes... C’est un peu comme un « rallye » à pied dans la ville, tu vois ?
- Je vois, oui... Ce peut être intéressant, en effet.
- C’est très gai, je t’assure !
- Parce que c’est « gay » en plus ? charrie Tonio à son tour. J’y viendrais bien moi, chez tes scouts, s’ils sont gays !
- J’ai pas dit « pédé », hein ! rétorque Mourad qui vient de comprendre. Ma parole, vous voyez des gays partout ici !
- Pas moi, rassure-toi ! lui précise Ange. Avec moi, tu peux venir poser nu quand tu veux, c’est sans arrière-pensée !
- Revoilà notre artiste en quête de modèles ! S’esclaffe à son tour Alexandre.
On se mettrait bien tous au dessin, tu sais, si tous tes modèles sont aussi mignons que Mourad !
- Et revoilà nos pédés à la chasse, fais gaffe Mourad ! rétorque le géant en riant à son tour. Nous sommes donc quittes !...

La soirée continue comme cela, dans la bonne humeur constante, passant très vite finalement...

Voyant qu’il est bientôt neuf heures du soir, Amine et Mourad se préparent à rentrer chez eux tandis que les trois autres ont décidé de faire la vaisselle sans eux.

- A bientôt, mes amis ! fait Mourad, enchanté de sa soirée. Je reviendrai sûrement ! Je peux, hein ?
- Bien sûr que tu peux ! répond le géant blond avant les autres. Et avec quelques copines si tu en trouves, c’est encore mieux !... fait encore le géant blond avec un clin d’œil, relançant ainsi les rires.


.../...

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MessageSujet: Re: épisode 2 - Mourad   épisode 2 - Mourad Icon_minitimeMer 20 Mai 2015 - 12:56

J'arrête ici le début de ce second tome, car vous en savez assez pour le moment...

Le livre est écrit, et je l'envoie chez l'éditeur fin de ce mois, dès que sortira officiellement le tome 1, soit "Le choix d'Amos".

Patience donc pour celui-ci, je vous dirai quand il est disponible !

Alexandre Maloin
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