Chapitre 4 - Le Renard apprivoisé
Ce matin, Pierre s'est réveillé nu... dans les bras d'un homme aussi nu que lui !...
Aussitôt lui reviennent les ébats de la veille, et il se met directement à bander à nouveau.
Ray a dû sentir ce changement de rythme dans son sommeil, car il s'éveille tous les sens en alerte, heureux de constater que le jeune Pierre est toujours dans ses bras.
Dans la pénombre qui règne, un peu de jour venant de la trappe, il sourit au garçon qui le lui rend et même se permet de l'embrasser, assez provocant. Ray constate contre lui que le jeune homme bande à nouveau comme un âne et admire cette virilité. Lui-même n'est pas en reste et sa queue se redresse à la première sollicitation de son partenaire.
Ray met un doigt sur sa bouche, montrant la trappe au-dessus d'eux, et Pierre acquiesce en silence, caressant le beau torse de Ray, puis descendant vers cette queue qu'il a appris à apprécier : « tu vas me manquer ! » chuchote-t-il. « Toi aussi... » réponds Ray avec un sourire, « ...mais tu ne pars que huit jours, pas vrai ? ».
« Oui, je passerai ici la deuxième semaine de vacances sans doute », « on pourra se revoir alors... », « oui, mais entre-temps tu m'auras oublié avec mon cousin ! », « tu es fou ? Il est bien trop jeune ! », « ah bon ? Moi je ne trouve pas ! Il n'a qu'un an de moins que moi, même pas... », « tu n'as donc pas dix-huit ans, comme je pensais ? », « heu non, juste dix-sept, mais j'en aurai dix-huit dans moins de six mois ! », « tu es plus jeune que je ne pensais... », « c'est pas grave, embrasse-moi ! » sourit Pierre.
En haut, il y a longtemps qu'Yves est réveillé, et il a ouvert très doucement les volets sans bruit, donnant un peu de lumière au chalet, puis il est allé observer Ray et son cousin dormant encore, à plat ventre au-dessus d'un coin de la trappe.
Il constate qu'ils semblent nus, endormis dans les bras l'un de l'autre et se sent un peu frustré, comme écarté d'une intimité qu'il aurait aimé vivre avec eux. Il lui semble même que Ray l'a écarté volontairement, hier soir...
Un peu de jalousie s'infiltre dans son esprit car, quand même, c'est SON renard que Pierre semble avoir apprivoisé à son profit !
Il faudra qu'il s'arrange pour reprendre « son bien » durant l'absence de celui-ci.
Ceci bien pensé, il continue d'observer les dormeurs qui semblent se réveiller et voit son cousin embrasser Ray : plus de doutes, il l'a bel et bien apprivoisé...
La suite le laisse pantois, car c'est une véritable leçon de choses que la vision de ces deux corps qui s'enlacent et se chevauchent tour à tour : ainsi, ce serait donc ça « faire l'amour », comme disent les grands ?
En bas, les deux hommes ne se privent pas et se lèchent mutuellement, apprenant par les yeux à leur observateur invisible comment se donner du plaisir mutuellement...
Ils ne se privent pas, les gaillards ! Oubliant quelque peu qu'Yves dort au-dessus de leurs têtes, ils se bouffent littéralement comme la veille au soir, et jouissent de concert en retenant cependant le plus possible leurs soupirs de satisfaction.
Yves se retire alors et décide de faire semblant de dormir encore quand il voit son cousin se lever pour s'habiller : il va sûrement venir voir s'il dort !
En effet, après quelques minutes, Pierre monte prudemment les marches et constate que son cousin est toujours au lit. Il approche doucement et caresse la joue du « dormeur » qui fait semblant de s'éveiller à ce contact :
- Oh, bonjour Pierre, quelle heure est-il ? Le réveil a sonné ?
- Non, pas encore, mais il ne va pas tarder. C'est toi qui a ouvert les volets ?
- Oui, bien sûr, il y a plus d'une heure, je pense, car ce sont les chants des oiseaux qui m'ont éveillé. J'ai ouvert les volets et suis allé voir si vous dormiez encore, ce qui semblait être le cas, puisque je n'entendais rien... Je me suis donc recouché et rendormi.
- C'est bien, mais il va falloir te lever maintenant et te rhabiller pour rejoindre ta mère comme promis. Je crois que Ray se lave, mais on peut toujours se rafraîchir un peu et y aller, non ?
- D'accord ! Je descends me laver le visage et je m'habille en vitesse.
Yves dévale alors l'escalier et déboule dans le cabinet de toilette pour voir de dos un Ray encore nu qui se rase devant le miroir. Celui-ci attrape aussitôt sa serviette et se la mets autour des reins pour cacher sa nudité :
- Oh, c'est pas grave, j'ai déjà vu un cul nu ! déclare Yves avec un sourire.
- Peut-être, mais il ne faut pas en abuser, pas vrai ? sourit Ray en réponse.
- Je voulais me laver la figure, mais ce n'est pas nécessaire...
- Viens ici, fait Ray, et il barbouille le visage du garçon avec sa mousse à raser. Voilà, ainsi tu seras obligé de le faire !
- C'est malin ! répond Yves qui, comme tous les gamins, ne raffole pas de l'eau, sauf peut-être pour y nager.
Ray termine rapidement, puis cède le bassin à Yves qui se débarbouille et monte rejoindre son cousin en promettant au « prisonnier » de venir le voir aussitôt qu'il pourra. Pierre dit au revoir à Ray en lui promettant une visite pour la semaine d'après, quand il serait revenu...
Yves est jaloux du regard qu'ils échangent, et se dit qu'il veut ce regard là pour lui aussi, sinon pour lui seul : il a huit jours devant lui !